Dans l’article de cette semaine, parlons de 7 mythes à transcender pour un couple plus épanoui. Cet article est fortement inspiré, et parfois presque “une simple traduction”, d’un article paru sur Refinery29.com (en anglais) par la psychologue Esther Perel. Ce qui est intéressant, c’est que dans l’article elle partage des mythes très courants qu’elle voit avec ses clients. Il est donc probable que ça vous parle et vous donne une autre perspective!
Je parle régulièrement d’Esther. Entre ses TedTalk, ses livres et les condensés de sessions de thérapie qu’elle propose sous forme de Podcast, c’est un mentor plus que notable dans le domaine du couple pour moi. D’une manière générale, j’aime énormément ce qu’elle propose, même si je ne suis pas complètement aligné sur tout.
Esther propose du contenu en anglais, et c’est donc peu accessible pour une partie de mes lecteurs. Il y a beaucoup à apprendre d’Esther, mais son impact en France est limité à cause de la barrière de la langue. C’est donc pour ça que je vous propose cet article. Il est donc une sorte d’hommage à ce qu’elle propose et aussi un partage plus accessible avec vous!
L’article en anglais est parfois très bref sur certains mythes abordés, je me suis donc autorisé à “compléter” et à expliquer plus en détails. J’espère que la compréhension et surtout l’assimilation en seront donc simplifiées. Bonne lecture! 🙂
Mythe 1: Les personnes heureuses en couple ne flirtent pas
Selon Esther, par définition, flirter n’est pas quelque chose de sérieux. Il ne faut donc pas prendre systématiquement la présence de flirt, comme un problème dans la relation de couple.
Ici, elle précise que le contexte est primordial. Car en effet, si votre partenaire flirte devant vous souvent, c’est peut-être un signe d’un manque de respect. À l’opposé, un flirt au bar en commandant un verre et s’il est sans suite, peut être tout à fait okay.
Un point important à noter est que, si dès que votre partenaire vous semble flirter (votre projection sur ce qu’ils font), c’est probablement un signe de vos insécurités et de vos peurs. Plus nos insécurités et nos peurs sont grandes, plus notre jalousie sera exacerbée et présente!
Elle termine par dire que le flirt c’est innocent, tant que nous flirtons de manière innocente.
Mythe 2: Être honnête est la meilleure des règles
Le point important ici est que l’honnêteté ne doit pas être un prétexte pour dire, de manière violente, malveillante, maladroite ou blessante nos pensées et nos vérités.
L’honnêteté est primordiale dans le couple, et pour ceux qui me lisent depuis longtemps, vous savez à quel point vivre un couple dans l’honnêteté radicale et bienveillante est essentiel pour moi.
Le mot clé ici est donc “bienveillante” et c’est toute la complexité de ce mythe.
Il n’est pas vraiment un mythe, si nous savons rester dans la bienveillance, dans la tendresse et dans la communication ouverte. Mais il en devient clairement un, si nous utilisons l’honnêteté pour en mettre “plein à la tête” de notre chéri(e), ou même ne serait-ce qu’un peu.
Il est important d’apprendre à incarner l’honnêteté et l’authenticité, d’une manière qui fera que notre partenaire ne va pas en souffrir pendant des jours, des mois voire des années.
Plus notre capacité de communication est solide, plus il nous sera possible d’aller vers plus d’honnêteté. Vouloir vivre une trop grande honnêteté, sans les outils nécessaires pour rester dans la tendresse lors des échanges, est comme foncer droit dans le mur tête baissée. Chaque tentative affaiblira notre couple et nous nous ferons mal avec nos tentatives.
Avoir du mal à communiquer n’est, par contre, pas une excuse pour faire des cachoteries, des tromperies ou encore mentir sur les finances du foyer.
Mythe 3: Une sexualité non satisfaisante est toujours une raison de séparation. C’est un problème de compatibilité
La clé à comprendre ici est qu’il faut faire la différence entre une incompatibilité sexuelle, et simplement mal vivre la sexualité à un moment donné de la relation (ou même depuis le début).
Il y a beaucoup de couples qui ne parlent pas de sexualité. De ce qui est excitant (un “turn-on”), ou à l’inverse, de ce qui est un “turn off” (un tue-l’amour). Entre la fatigue, le stress, la mauvaise communication, les enfants et les tabous autour de la sexualité, il se peut tout à fait que vous soyez compatibles, et simplement maladroits dans la sexualité.
Si vous n’avez pas du tout d’attraction, ou que l’odeur ne l’autre vous répulse, en effet vous avez peut-être un problème de compatibilité. Il se peut aussi que vos schémas érotiques soient différents et que du coup, vous parliez une langue différente dans la chambre à coucher. Je parle rapidement des schémas érotiques dans cet article, dans la dimension du couple sur “Le Sexuel” (la liste des points 1 à 4).
Même une incompatibilité ne veut pas dire la fin d’une relation. Apprendre à parler le même schéma érotique que l’autre, est tout à fait possible. Bien que nous soyons plus à l’aise dans l’un des quatre schémas (sexuel, sensuel, “kink” ou polyvalent), nous pouvons explorer les autres. Et ainsi, gagner en compatibilité avec notre amoureux(se).
Une sexualité qui n’est pas épanouissante peut s’améliorer aussi par un travail d’exploration personnelle. Trop souvent, nous connaissons mal nos corps et nos plaisirs, alors on ne peut pas vivre une sexualité plus ouverte et libérée. Plus libérée, dans le sens qu’il y aurait moins de place à des techniques et à des manières précises de faire l’amour. Car grâce à l’exploration personnelle, nous pouvons vivre le plaisir plus facilement, plus souvent. Mais aussi de manières nouvelles et différentes. Il est donc beaucoup plus facile d’avoir du bon sexe dans ces conditions-là!
“Bien vivre sa sexualité, à plus à voir avec une connaissance personnelle que le reste” Esther Perel
La communication autour de la sexualité est souvent la plus compliquée. Car ça touche aux sujets tels que: donner, recevoir, demander, refuser et partager. Ça demande du courage, de la confiance et de la douceur. C’est de la vraie communication!
Mythe 4: Notre chéri(e) doit être notre meilleur(e) ami(e)
Il est plutôt certain que considérer notre chéri(e) comme un(e) ami(e) est positif pour notre couple. Passer d’ami(e), à meilleur(e) ami(e), est selon Esther, un pas délicat à franchir.
Pour certains couples, ça fonctionnera avec une dimension de la relation qui est ce rôle de meilleur(e) ami(e). Mais c’est souvent un risque de surcharger le couple. Tout simplement, c’est demander trop d’une seule et même personne.
Ce rôle de meilleur(e) ami(e) est souvent crucial dans la vie de chacun. Et si nous voulons garder notre chéri(e) à ce rôle d’amoureux(se), il peut être sage d’avoir ce ou cette meilleur(e) ami(e) avec quelqu’un d’autre.
Cela étant dit, des recherches passées, ont montré que considérer son partenaire comme meilleur(e) ami(e), permet de se sentir plus heureux. Mais il est plutôt courant d’avoir des (meilleur(e)s) ami(e)s et son partenaire.
Il est tout à fait possible d’avoir plusieurs meilleur(e)s ami(e)s et notre partenaire peut aussi être dans cette catégorie! Voir les choses ainsi, ça permet d’élargir notre vision et donc de répondre à cette problématique d’un autre angle.
Si vous avez les mêmes intérêts, passions, valeurs, et vies au quotidien, il sera beaucoup plus facile de vivre en couple, avec votre chéri(e) qui est votre meilleur(e) ami(e)!
Mythe 5: Se disputer est toujours un signe que quelque chose va mal
Souvent, nous entendons dire qu’un couple qui se dispute, c’est bon et normal. Cependant, ce n’est pas ça la vraie question. La vraie question est: “Comment se dispute-t-on?”.
Le travail de John Gottman montre, notamment au travers des quatre cavaliers de l’apocalypse, que c’est la manière de communiquer qui va définir le succès d’une relation dans la durée.
Certains couples se disputent bien, et ce sera donc une voie utile pour s’exprimer, et avancer. Et même consolider les fondations de la relation (confiance et engagement, toujours selon le travail de John Gottman). Alors que d’autres couples, qui se disputent dans le mépris, la critique ou une attitude défensive, vont s’abimer, se faire mal et petit à petit créer de la distance.
Une mauvaise manière de se disputer est quand nous cherchons à gagner ou faire mal. Une meilleure manière de se disputer est de chercher à régler les problèmes, et améliorer la relation ensemble.
L’après-dispute est aussi important. Même si nous nous disputons, peut-être de manière, disons maladroite, mais pas trop violente, c’est notre capacité à réparer ce qui a été blessé et à résoudre ce qui est non résolu qui sera essentielle sur la durée. Apprendre à réparer la relation est donc aussi un facteur à ne pas négliger.
Mythe 6: Qui trompe une fois, trompera à chaque relation
Selon Esther, les experts et les psychologues sont plutôt d’accord pour dire qu’avoir été un trompeur ou une trompeuse, ne veut pas dire que ce sera reproduit à chaque relation.
L’expression: “Qui trompe une fois, trompera à chaque relation” prend plus de vérité quand nous regardons au niveau de l’individu et non la relation. Esther entend par là que les personnes avec certains traits, comme les narcissiques, ou encore les personnes avec une phobie de l’engagement, ont des tendances plus fortes et notables. Le problème est donc moins (ou pas) dans la relation, mais plus (ou complètement) chez l’individu avec ces traits.
On peut noter que si la personne est un trompeur à répétition ou une trompeuse à répétition, il est fort probable qu’il ou elle ait menti sur d’autres choses.
La psychologue Esther Perel, dont les 7 mythes de cet article sont inspirés, travaille la majorité du temps avec des personnes qui ont trompé pour la première fois. Cette tromperie était souvent après des années ou des décennies de fidélité. Et son expérience montre qu’il n’y a pas toujours récidive, loin de là!
De ce mythe, en découle le dernier…
Mythe 7: Pour transcender la tromperie, il faut oublier et pardonner. Ou se séparer.
Lorsqu’il y a infidélité, si vous demandez autour de vous, à vos proches ou à vos amis, ces personnes vous diront probablement de vous séparer de la personne infidèle. Il y a comme un consentement ou une pression sociale de ne plus tolérer la tromperie. Rester avec son partenaire lorsqu’il y a eu une infidélité, Esther appelle ça “la nouvelle honte”.
Cet entourage vous dira sûrement que rester après une infidélité, c’est avoir un manque d’estime de soi. Qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond avec vous.
Penser ainsi, c’est voir les choses en noir et blanc, et faire des raccourcis. Ce n’est presque jamais aussi simple avec la tromperie.
Comprendre l’origine de la tromperie, et travailler à reconstruire la relation est parfois une solution qui fonctionne. C’est d’ailleurs une expérience personnelle que j’ai vaincue par le passé. Et le résultat peut être une relation bien plus résiliente (ce qui était mon expérience aussi).
Pour ceux qui se lancent sur le chemin de la réparation, ce n’est pas le fameux mythe du: “oublier et pardonner”.
Pour commencer, oublier, ça n’arrivera sûrement pas. Il ne faut pas se leurrer!
Pardonner, ça viendra en plusieurs étapes. Le pardon sera partiel au début, et éventuellement un jour, sera complet. C’est un long chemin qui peut prendre des semaines, des mois, voire des années.
La personne ayant commis l’infidélité va devoir faire des efforts pour se faire pardonner, dans le but de reconstruire les piliers du couple (confiance et engagement). Cela implique logiquement des excuses sincères. Mais aussi de reconnaître la douleur causée. De plus, le trompeur va devoir démontrer par des paroles et actions, qu’il est de nouveau digne de confiance.
Une infidélité a une raison et une histoire. Il est important de comprendre les deux. Selon Esther, il n’est pas nécessaire ou souhaitable de raconter trop de détails: où, quand, comment, ou encore combien de fois. Même si le trompé peut vouloir entendre ces détails, ça va lui faire plus de mal que de bien. Il faut donc se concentrer sur ce qui est rassurant, et ce qui rapproche et soude le couple.
Enfin, la responsabilité de reconstruire la confiance est principalement pour le trompeur. Car il sera presque impossible de refaire confiance à quelqu’un qui ne prend pas ses responsabilités.
Pour l’avoir vécu personnellement (du côté du trompé), vouloir connaître les détails était en effet une envie régulière et forte. J’ai eu la résilience mentale, et émotionnelle pour entendre la plupart des détails, mais c’était très facile de me blesser avec. De les ruminer, parfois plusieurs semaines, après les avoir entendus. Je ne le recommanderais donc pas à tout le monde, et si j’avais à le revivre, je ne m’attarderais pas autant sur les détails. Car ce n’est pas ça qui a fait que nous avons pu reconstruire une relation, dans la confiance et l’engagement. Bien que nous soyons séparés aujourd’hui, ce n’est pas à cause de cette tromperie. Et comme je le disais plus haut, elle a renforcé cette relation sur les années qui ont suivi. D’ailleurs, j’avais écouté et lu ce que propose Esther sur l’infidélité, car c’est l’une de ses spécialités, et les conseils partagés ici, nous les avions appliqués après la tromperie et ça avait plutôt bien fonctionné!
Les mots de la fin sur 7 Mythes à transcender pour un couple plus épanoui
Ces 7 mythes sont de ma propre expérience assez courants, et parfois ils sont de vraies croyances limitantes. Il y a tellement de mythes à dissiper autour de la relation de couple… D’ailleurs, c’est l’une des raisons qui m’a poussé à créer ce blog! Ce que j’entendais autour de moi au niveau du couple, faisait parfois si peu de sens… N’était pas du tout aligné avec mes expériences et mes envies. Il a donc fallu ne plus accepter ces mythes et croyances, comme vrais et trouver des alternatives.
Quels autres mythes aimeriez-vous qu’on dissipe dans un article à venir? Quelles croyances souhaitez-vous changer sur les relations amoureuses? On se retrouve dans les commentaires pour en discuter!
Pour rejoindre la newsletter exclusive, il suffit d’enregistrer votre prénom et votre email dans l’un des formulaires qui vous offre mon eBook: 5 Outils pour mettre fin aux disputes et enfin bien communiquer dans votre couple.
Vous pouvez également rejoindre la communauté Graine de Coeur sur Facebook, Twitter ou Instagram!
Bien à vous!
Photos de ColoringCuties et PlacidPlace sur pixabay.com
Article intéressant sur un sujet qui parlera pour de nombreux couples 🙂 merci Nicolas!
Bonjour Nicolas,
Merci et bravo pour votre article !
Esther Perel quelle référence 👌
J’ai particulièrement apprécié le paragraphe sur la communication dans le couple. En effet, pour les sujets « touchy » il est important de choisir ce que l’on veut dire, pourquoi on veut le dire et comment on choisit de le dire, sinon on prend le risque d’abîmer la relation. 😬
A ce propos, je viens d’écrire un article et une infographie sur 5 choses à ne pas dire à un proche qui a une maladie psy. Lorsqu’un trouble psy est dans un couple, tout peut se compliquer, mais heureusement, il y a des pistes de solutions. 😊
Je vous joins l’article s’il peut intéresser vos lecteurs : https://mafamilledeouf.com/infographie-5-choses-a-ne-pas-dire-a-quelquun-souffrant-de-maladie-mentale/
Encore merci pour votre article intéressant !
Merci pour cet article intéressant et complet sur les mythes autour des relations amoureuses ou de couple. C’est toujours intéressant d’en avoir conscience pour faire des choix plus éclairés et pas pour répondre à une certaine pression sociale.
Je retiens le mot clef de cet article : communication ! Il est d ailleurs valable dans n importe quelle relation. Pas toujours facile, elle nous permet pourtant depuis plus de 20 ans d’avancer ensemble 😊 bel article merci